Depuis le début de notre Histoire, l’Homme a utilisé la forêt avant tout pour satisfaire ses besoins. Durant des siècles ces besoins ont été principalement des besoins en bois de chauffage ce qui a petit à petit entraîné la ruine de la forêt française. En effet cette dernière a connu son plus grand déclin à la fin de la Révolution française. Heureusement cela a conduit à une prise de conscience sur la nécessité de mettre en place une véritable gestion forestière et c’est de cette manière qu’est née la sylviculture. Depuis cette époque, la sylviculture a porté ses fruits et à l’heure actuelle nos forêts françaises n’ont jamais été aussi riches puisque que la surface forestière a été multiplié par 2 depuis le 19ème siècle.
La sylviculture qu’est-ce que c’est ?
Lorsqu’on se promène en forêt on a l’impression de se promener dans une forêt naturelle. Mais dans la plupart des cas, vous vous promenez effectivement dans un milieu naturel mais dans lequel la forêt a été façonné par l’homme, c’est ce qu’on appelle la sylviculture. C’est une manière de cultiver les forêts afin de garantir leur intégrité à la fois écologique, économique et environnementale. Pour ce faire on va utiliser de manière stratégique la lumière, l’eau, l’espace et les sols afin de produire une forêt avec des bois de la meilleure qualité possible. La sylviculture permet de veiller à l’équilibre du paysage forestier et assure donc le renouvellement de la forêt.
Quel est le processus ?
Au départ il peut y avoir jusqu’à 1000 à 1500 plans par hectare. Cependant, faute de lumière et d’espace tous ne pourront pas s’épanouir à leur convenance. Le rôle du Sylviculteur est donc de procéder à des opérations de dégagement pour assurer la croissance et le développement de certains en les aidant à lutter contre la concurrence.
Environ 25 ans après avoir planter les arbres, il est important d’intervenir pour effectuer une première éclaircie. Cette dernière va viser à desserrer les tiges entres elles pour leur donner plus de vitalité et favoriser le développement du sous-étage pour ombrager les grumes des arbres et faire en sorte que le bois soit de haute qualité.
Au bout de 30 à 40 ans les arbres ont atteint en moyenne 20 mètres de haut. Ils sont à leur apogée pour fournir un bois de qualité. Une fois arrivé à ce stade on récolte donc le bois. Mais qui dit récolte dit renouvellement. Pour ce faire le sylviculteur utilise le processus de régénération naturelle. Ce process consiste à déplacer les semis (produits naturellement par les arbres) qui ne se développent pas, faute de lumière et d’eau, pour les mettre dans des conditions favorables à leur croissance. On enlève donc progressivement les grands arbres qui sont au-dessus et qui les caches de la lumière. Vient alors une nouvelle étape importante qui se prénomme la désignation d’arbre objectif. Cette opération consiste à regarder chaque arbre et à repérer les plus beaux arbres de la parcelle pour conduire à leur profits les éclaircies à venir.
Les normes et les labels de gestion de forêt
Si vous souhaitez utiliser du bois responsable ils existent de nombreux labels vous permettant de pouvoir choisir du bois provenant de forêts gérées en sylviculture. Il y a quelques temps on vous parlait du label FSC, mais il existe également le label PEFCqui vise à améliorer la gestion durable des forêts françaises. Ces deux labels garantissent le respect des sols cultivés, de la faune et de la flore s’y trouvant. Ils garantissent également la re-plantation des arbres, le respect des ouvriers forestiers et des populations. Des normes ISO encadrent également les coopératives forestières et l’ONF, du système de production à l’impact environnemental. L’éco-certification, elle, certifie la qualité de la production de bois en forêt, en usine de transformation puis au commerce de distribution.
En résumé gérer une forêt c’est intervenir tout au long de la vie des arbres pour répondre à la fois aux besoins de la société tout en assurant le renouvellement de ces espaces et une préservation de l’environnement. En effet, la sylviculture ne se fait pas à l’encontre de la biodiversité, au contraire. Cette biodiversité c’est déjà l’âge d’exploitation du chêne qui a 200 ans, c’est la répartition des peuplements au sein de la forêt qui est défini par l’aménagement et dans laquelle on assure une continuité dans l’espace et c’est le maintien en forêt d’arbres morts pour permettre notamment aux insectes qui vivent sur le bois mort de continuer à exister.